En Chine, Emmanuel Macron incite Xi Jinping à la médiation sur l'Ukraine... en vain ?
Au terme d’une journée de visite officielle d’Emmanuel Macron en Chine, le président Xi Jinping s’est dit prêt ce jeudi à appeler son homologue ukrainien pour la première fois « le moment venu ». Un engagement à peu de frais pour la Chine. Le sujet de Taïwan a, lui, été soigneusement évité.
Ce n’est pas ces jours-ci qu’il devrait y avoir une avancée sur le front ukrainien. À l’occasion de la venue d’Emmanuel Macron à Pékin, le président chinois Xi Jinping a bien estimé ce jeudi « que les armes nucléaires ne peuvent pas être utilisées » et s’est dit prêt, selon un diplomate français, à appeler son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky « le moment venu ». Une parole saluée par le président français, ainsi que par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui était aussi sur place.
« C’est une opération de communication pour la diplomatie chinoise, mais aussi française », analyse Marc Julienne, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et spécialiste de la Chine. « C’est à peu près tout ce qu’Emmanuel Macron pouvait espérer de Xi Jinping. »
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Pas de médiation pour la Chine
« Je vais pouvoir compter sur vous pour ramner la Russie à la raison et tout le monde à la table des négociations », a ainsi indiqué le chef de l'Etat français à Xi Jinping.
« Cela n'annonce rien de neuf, rappelle Marc Julienne. La Chine n'est pas active depuis le début du conflit dans le sens d'une médiation. Xi Jinping parle un peu de l'Ukraine à la toute fin de son discours, mais comme d'habitude, de façon générale. Il ne cite aucun responsable, aucun. »
Selon le chercheur, il n'y a pas non plus d'avancée sur la doctrine chinoise du nucléaire.
« Quand Xi Jinping affirme que la Chine s'oppose à l'arme nucléaire, il ajoute les armes biologiques. Or, il s'agit de la propagande russe sur le fait que les Etats-Unis auraient installé des laboratoires d'armes chimiques en Ukraine. Alors que les armes nucléaires, ce n'est pas un fantasme. On voit le déploiement de l'arsenal nucléaire russe au Bélarus », explique Marc Julienne.
D'ailleurs, la Chine n'a aucun intérêt à s'engager davantage dans le conflit ukrainien.
« La Chine soutient la Russie politiquement sur fond de rivalité avec les Etats-Unis. Pourquoi aiderait-elle les Occidentaux à trouver une issue du conflit contre son propre partenaire ? Sans compter que l'Ukraine ne représente qu'une goutte d'eau dans son commerce extérieur. Mais la Chine n'a pas non plus intérêt à envoyer des armes à la Russie car elle ferait l'objet de sanctions immédiates », poursuit Marc Julienne.
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