Europe de l'armement : première étape vers une défense commune ?
Le sommet de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord qui se prépare, les pays européens pourront faire état de leurs investissements dans l'armement. Face à la menace russe, l’Union européenne doit-elle développer sa propre défense et s’affranchir de la protection offerte par l'OTAN ?
Joe Biden entame sa tournée européenne et devrait arriver dans la nuit à Londres où il rencontrera le roi Charles, avant de se rendre à Vilnius en Lituanie pour le Sommet annuel de l’OTAN. Au menu des discussions : la guerre en Ukraine qui a poussé les pays européens à réinvestir dans leurs armées. Face à la menace russe, l’Union européenne doit-elle développer sa propre défense et s’affranchir du parapluie de l'OTAN pour des raisons à la fois politiques, militaires et industrielles ? Pour l’heure, seule une Europe de l’armement semble se faire jour…
Tiphaine de Rocquigny reçoit Hans Stark, professeur de civilisation allemande contemporaine à la Sorbonne Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l’IFRI, Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques Delors et professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers, ainsi que Julien Malizard, titulaire adjoint de la chaire Économie de la défense de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de Défense Nationale).
D’après Julien Malizard, “l'enjeu est de pouvoir être autonome et de ne pas dépendre de l'extérieur. L’ampleur des besoins est telle que les Européens se retrouvent dans une situation où ils savent faire mais n’ont pas la capacité de produire dans un délai rapide alors que le besoin est urgent”.
"Pour l’Allemagne, tout ce qui relève de la défense territoriale, qu’on avait négligé parce que la Russie était devenue un partenaire, était et reste aux mains de l’OTAN, ça n’a pas changé. Ce qui est sûr c’est que le maintien de notre défense territoriale est absolument nécessaire” selon Hans Stark.
Nicole Gnesotto ne croit pas “que la guerre en Ukraine joue en faveur de l’Europe de la défense. Ça joue en faveur de certains industriels européens de l’armement”. D’après elle, “on vit un moment atlantique, c’est le besoin de l’OTAN et la confirmation de son rôle pour défendre l’ensemble des pays européens. On ne va pas agiter l’Europe de la défense pour faire ce que l’OTAN est censé bien faire.”
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