29
jan
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Marc-Antoine EYL-MAZZEGA, cité par Virginie Malingre et Adrien Pécout dans Le Monde

Sur fond de crise ukrainienne, les Européens cherchent à réduire leur dépendance au gaz russe

Depuis quelques semaines, les Etats-Unis ont accéléré leurs livraisons de gaz naturel liquéfié, et l’UE multiplie les contacts pour diversifier ses approvisionnements, par crainte de mesures de rétorsion de Moscou.

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La crise ukrainienne a violemment rappelé aux Européens à quel point ils sont dépendants de la Russie pour leur approvisionnement en énergie. Alors qu’ils menacent de prendre des sanctions lourdes contre Moscou si Vladimir Poutine décidait d’envahir l’Ukraine, ils savent qu’il y a urgence à desserrer l’étau du gaz russe. Les Etats-Unis l’ont bien compris qui se disent prêts à aider le Vieux Continent dans ce cas de figure.

« Les Etats-Unis et l’UE [Union européenne] travaillent conjointement à assurer un approvisionnement continu, suffisant et ponctuel de gaz naturel à l’UE depuis diverses sources à travers la planète pour éviter des chocs d’approvisionnement, y compris ceux qui pourraient résulter d’une nouvelle invasion russe de l’Ukraine », ont déclaré, vendredi 28 janvier, dans un communiqué commun, le président américain, Joe Biden, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Depuis trois semaines, les discussions entre la Maison Blanche et Bruxelles se sont intensifiées, afin de se préparer au scénario du pire qui verrait Moscou couper le robinet du gaz aux Européens, sur fond de flambée des prix de l’énergie. Ditte Juul-Jorgensen, à la tête de la direction générale énergie de la Commission, était d’ailleurs à Washington, il y a quelques jours.

Se préparer au scénario du pire

Les Etats-Unis sont de gros producteurs de gaz naturel liquéfié (GNL), qui est acheminé par voie maritime avant d’être regazéifié dans des terminaux, et peut donc se substituer facilement au gaz classique, qui, lui, se transporte dans des gazoducs et n’offre aucune souplesse. Ils ont commencé à accroître leurs livraisons aux Européens – « ces trois dernières semaines, entre 70 et 80 cargos américains de GNL ont été reroutés vers l’Europe », confie la Commission – mais il leur faut pouvoir passer à la vitesse supérieure.

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« Comment se fait-il que l’acteur dominant sur le marché du gaz n’ait pas répondu aux demandes supplémentaires de la part de ses clients, alors même que les prix grimpaient et que l’hiver arrivait ? S’agit-il ou non d’un abus de position dominante ? », s’interroge Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du centre énergie et climat de l’Institut français des relations internationales.

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