01
déc
2020
Espace Média L'Ifri dans les médias
Marc JULIENNE, cité par Jean Guisnel dans Le Point

Le H-20, le très secret futur bombardier furtif chinois

La modernisation militaire de la Chine est en marche. Pékin a fait fuiter une photo de son futur avion de bombardement nucléaire longue distance.

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Pour la première fois, la télévision chinoise a diffusé fin novembre des images présentées comme celles d'un nouvel avion stratégique de bombardement nucléaire à longue distance, le H-20 . Jusqu'alors, on ne connaissait de cet appareil qu'une photo prise dans un hangar sous un voile , présentée en mai dernier par le consortium Aviation Industry Corporation of China (AVIC). C'est l'une de ses filiales, Xian Aviation, qui développe et produit le H-20.

Quelles sont les caractéristiques de ce bombardier subsonique ? Quel est son stade de développement ? Comment est-il propulsé ? Sa furtivité clamée par les Chinois est-elle du niveau de celle du B-2 de Northrop-Grumman , comme ils le prétendent ? À ce stade, les questions sont plus nombreuses que les réponses. Une seule chose est sûre : l'Armée populaire de libération (APL) chinoise continue de se moderniser et sa triade stratégique prend une forme nouvelle. Une mise en service avant 2030 ?

Dans son dernier rapport sur la puissance militaire chinoise , publié en août 2020, le département de la Défense américain évoque le H-20, dont l'existence, mais pratiquement rien de plus, ne fait pas mystère depuis 2016. Pour le Pentagone, ce nouvel appareil « pourrait » entrer en service « durant la prochaine décennie avec les performances suivantes : distance franchissable d'au moins 8 500 km, charge utile de 10,5 tonnes minimum, capacité conventionnelle et nucléaire ».

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Encore des faiblesses

Spécialisé dans les affaires de sécurité asiatiques et chinoises à l'Institut français des relations internationales (Ifri), Marc Julienne rappelle qu'en matière stratégique la Chine n'a pas encore les moyens de ses ambitions.

Contrairement à d'autres grandes nations, « elle ne possède pas de base à l'étranger, sa flotte de ravitailleurs aériens est faible, celle des sous-marins stratégiques a du mal à se diluer dans les grands espaces océaniques et ne dépasse pas souvent le nord de la mer de Chine méridionale. Sa véritable capacité nucléaire demeure terrestre et limitée. Jusqu'à présent, leurs avions n'emportaient que des bombes nucléaires à gravité ».

Le chercheur pense qu'en réalité les Chinois devront disposer d'un nouveau modèle de tête nucléaire, adaptable à un missile de croisière de longue portée qu'on ne leur connaît pas encore. En matière d'armement stratégique, y compris pour l'aviation, une autosuffisance nationale technologique n'est sans doute pas indispensable - les missiles de la Royal Navy sont, par exemple, de fabrication américaine -, mais elle est nettement préférable. S'agissant du H-20, aucun de nos interlocuteurs n'est actuellement en mesure de préciser si ses réacteurs sont des modèles achetés en Russie ou bien de conception chinoise.

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Mots-clés
Armée de l'Air Armée populaire de libération (APL) dissuasion Chine