J-1 semaine avant les Midterms aux Etats-Unis, avec Laurence Nardon
A deux ans de la fin de son mandat, Joe Biden peut garder ou perdre son pouvoir d'agir avec les élections de mi mandat. Tous les sièges de la chambre des représentants sont remis en jeu, 435 personnes à désigner pour les citoyens américains ainsi qu'un gros tiers des sénateurs puisque 35 sont à remplacer ainsi que les gouverneurs de 36 états sur 50.
En jeu : le droit à l'avortement, la politique économique face à l'inflation mais également la politique migratoire...
Ce qui pourrait se passer la semaine prochaine, c'est que les deux chambres basculent complètement du côté républicain. Pour la Chambre des Répresentants, c'est quasiment sûr. A partir de ce moment là le Président américain garde son pouvoir, garde son cabinet et son équipe à la Maison Blanche, mais il aura beaucoup de mal à faire voter plus une partie du Sénat qui pourraient basculer du côté républicain.
Décryptage avec Laurence Nardon, responsable du programme Amérique du nord de l'Institut Français des Relations internationales.
Trump reste. Pourquoi ? Tout d'abord, et c'est historique, il ne reconnait pas qu'il a perdu l'élection de 2020. [...] On a quand même aujourd'hui presque deux tiers des électeurs républicains qui continuent à penser que Biden n'a pas gagné les élections, c'est Trump qui l'a gagnée. [...] Trump garde une influence énorme sur sa base électorale au sein du parti républicain.
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L'inflation est un énorme problème pour les Démocrates. Les électeurs américains, c'est connu, votent sur le bilan économique avant tout. [...] La décision de la Cour Suprême en juin dernier de supprimer la garantie fédérale du droit à l'avortement permettait aux Démocrates de faire campagne sur l'argument d'un pays qui va vers toujours plus de conservatisme. Pendant l'été ça a marché, on a vu les chiffres des Démocrates s'améliorer. Mais à la rentrée, ça s'est évaporé, parce que les électeurs américains sont revenus sur cette question de l'inflation.
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C'est très contradictoire, on manque de main d'oeuvre, résultat : les salaires augmentent. Et c'est ça, la grande raison de l'inflation. Ce sont les tensions sur le marché du travail. Malgré cela, une majorité de républicains ne veut pas voir l'immigration rédemarrer. [...] Aux Etats-Unis, et peut-être chez nous aussi, les questions migratoires ne sont pas du tout vues sous l'angle économique par les électeurs, elles sont vues sous l'angle identitaire, sous l'angle de l'insécurité. Les raisonnements économiques ne fonctionnent pas sur cette question de l'immigration.
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