20
juil
2021
Espace Média L'Ifri dans les médias
Joseph HENROTIN, Pascal Samama, article paru sur BFM TV

La Russie annonce dans une vidéo un nouvel essai de missile hypersonique dans l'Arctique

Le ministère russe de la Défense a publié la vidéo d'un tir d'un missile hypersonique Zircon depuis la Mer Blanche (Arctique russe). Il annonce son intention d'en équiper ses sous-marins et ses navires.

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La course aux armements est relancée avec les armes hypersoniques qui deviennent une manière de montrer sa puissance militaire et d'innovation. Dans cette compétition où l'on trouve la Chine, les Etats-Unis, mais aussi la France, la Russie se démarque. Le ministère russe de la Défense a publié le 19 juillet une vidéo dans laquelle la frégate Gorshkov propulse un missile Zircon qui aurait atteint une vitesse de Mach 7.

Selon le gouvernement, l'engin tiré depuis la Mer Blanche (Arctique russe) a "réussi à atteindre la cible avec un coup direct à une distance de plus de 350 km". Il ajoute en commentaire de la vidéo qu'il est "prévu d'équiper les sous-marins et les navires de surface de la marine russe du système Zircon".

Le ministère russe de la Défense ne dit pas en combien de temps le missile à atteint sa cible. Lors du précédent essai, en octobre 2020, le missile Zircon à parcouru 450 km en 4 minutes et demie à une vitesse de Mach 8 avait annoncé le général Valéri Guérassimov, chef de l'État-Major général des forces armées de la Fédération de Russie et vice-ministre russe de la Défense lors d'une visioconférence.

La France lancera les tests fin 2021

Dans cette course aux armements hyper véloces, la France n'est pas en reste. En 2019, Florence Parly, ministre des Armées, annonçait que la France comptait se doter d'un planeur hypersonique (HGV – Hypersonic Glide Vehicle). En mai dernier, elle confirmait que le projet V-Max (Véhicule Manoeuvrant eXpérimental) fera son premier vol fin 2021.

Alors qu'un missile de croisière hypersonique (HCM – Hypersonic Cruise Missile) est doté de sa propre propulsion, un HGV est transporté par un missile balistique à des vitesses pouvant aller jusqu’à Mach 20. Au cours de la phase ascensionnelle, le planeur se sépare de son missile qui fond alors sur sa cible.

En juin dernier, l'Ifri (Institut français des relations internationales) a publié un rapport sur les enjeux de ces nouvelles armes.

"Les HCM comme les HGV de moyenne portée ont un temps de vol plus court qu’un missile de croisière 'classique' (subsonique ou bas supersonique) d’une portée équivalente. Un engin volant à Mach 6 mettrait ainsi un peu plus de quatre minutes avant de toucher une cible à 500 km, laissant peu de temps pour une réaction appropriée", indique l'Ifri.

Mais l'autre raison, tout aussi stratégique est l’imprévisibilité de la trajectoire qui rend ces engins "moins vulnérables aux éventuels systèmes d’interception".

La puissance et la vélocité de ces nouvelles armes posent des inquiétudes. Dès 2017, le Think Tank Rand a publié un rapport sur les risques soulevés par les missiles hypersoniques.

"Un pays en état d'alerte pourrait confondre le lancement de l'un de ces engins avec le début d'une attaque nucléaire et riposter avec de vraies bombes atomiques", redoute Rand.

"Les États-Unis, la Russie et la Chine doivent s'accorder sur une politique de non-prolifération de ces armes", réclame l'organisation américaine et proposant que la France ait "un rôle-clé en amenant les autres gouvernements à un accord sur une régulation globale" de ces armes.
 
Par Pascal Samama pour BFMTV
 
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Armes conflit missiles stratégie Arctique Chine Etats-Unis Russie