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Une guerre ouverte entre la Russie et l’OTAN est-elle possible ?

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Dimitri Minic, chercheur au Centre Russie/Eurasie de l’Institut français des relations internationales, fait le point sur la possibilité d’une guerre ouverte entre la Russie et l’OTAN dans les années à venir

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Des pays comme la Suède ou encore l’Allemagne nous mettent en garde contre la possibilité de voir un tel conflit éclater. Ce scénario est-il probable ?

C’est vrai que récemment, la Suède, la Pologne aussi, certains des pays baltes, la Roumanie et l’Allemagne, alertent sur la possibilité d’une guerre ouverte, d’une lutte armée directe, entre la Russie et l’OTAN.

Et, évidemment, la question c’est : est-ce que la Russie franchirait ce pas ou non ? Quand on observe les scénarios qui ont été produits par l’armée allemande, déjà, il faut avoir à l’esprit que toutes les armées font des scénarios et que tous les scénarios produits ne sont pas considérés comme absolument probables. L’intérêt, c’est d'évacuer et d'évaluer les différentes possibilités d’évolution de la situation.

C’est vrai que le scénario présenté par l’armée allemande est, à mon avis, assez improbable. Malgré tout, il y a des éléments intéressants dans le scénario élaboré par l’Allemagne d’une invasion ou en tout cas d’une agression directe, militaire, russe contre les pays baltes, contre l’OTAN.

D’abord, il y a la forme de cette invasion qui prend en compte la façon dont les Russes, dont l’armée russe post-soviétique, non seulement imagine la guerre mais la fait. D’abord, en posant une période initiale de la guerre qui serait une période de confrontation indirecte plus ou moins longue contre les pays baltes, en utilisant les minorités russophones, en menant des cyberattaques, en menant des attaques psychologiques ou informationnelles, en menant une stratégie de subversion des élites et de subversion de ces pays avant de lancer une attaque qui serait précédée, par ailleurs, par une phase de dissuasion stratégique, d’intimidation, avec le regroupement et le déploiement de nombreux soldats russes aux frontières des États baltes.

Si vous voulez, ces dimensions peuvent être « séduisantes » pour comprendre la façon russe de procéder, mais ça paraît quand même assez improbable. D’abord, parce que le scénario évoqué part du principe que l’armée russe réussirait à battre l’armée ukrainienne dans les quatre, cinq à six mois à venir.

Ce qui est assez improbable: l’Ukraine a encore de la réserve. Même si sur le temps long, la Russie a des avantages que l’Ukraine n’a pas et peut-être des alliés qui seront amenés à soutenir la Russie de manière plus déterminée, plus intense et sur une longue durée que ceux de l’Ukraine.

Pour autant, est-ce qu’il faut exclure un scénario de guerre entre la Russie et l’OTAN ? Je ne crois pas. Je crois qu’il faut absolument pas exclure un scénario de guerre entre la Russie et l’OTAN. Simplement, il faut le considérer avec mesure. Il faut que notre imagination soit tempérée par notre raison.

 

 

>>Interview à voir sur Youtube ou sur le site de l’Opinion

 

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Dimitri MINIC

Dimitri MINIC

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Chercheur, Centre Russie/Eurasie de l’Ifri