Vladimir Poutine: face aux défections
La mobilisation décidée en date du mercredi 21 septembre 2022 a provoqué une fuite massive des russes mobilisables aux frontières géorgiennes et kazakhstanaises notamment. Ces scènes, surréalistes, interrogent sur la pérennité du régime du Kremlin, et sur la crise de confiance que traverse actuellement l’armée russe. Car si le début de "l'opération militaire spéciale" en Ukraine a laissé la majeur partie de la population russe dans l'indifférence, la mobilisation semble être annonciatrice d'une toute autre réaction.
Invités:
Tatiana Kastoueva Jean, chercheur et directrice du Centre Russie/NEI de l'Institut français des relations internationales,
Antoine Arjakovsky, historien, spécialiste des relations russo-ukrainiens,
Iegor Gran, écrivain et auteur du livre « Z comme zombie » (P.O.L).
Le pays est extrêmement polarisé : les citoyens russes contre cette guerre, ceux qui se rendent sur le front ukrainien, et entre les deux, une masse passive qui, tant qu’elle n’est pas concernée, laisse faire, considère Tatiana Kastoueva Jean.
Les régions russes étaient déjà au premier rang avant le 21 septembre: les régimes bouriate, daghestanais et tchétchène illustrent cette catégorie de républiques pauvres et peu développées pour qui l’armée offre des perspectives salariales plus intéressantes. Seulement depuis l'annonce de la mobilisation, il y a prise de conscience : Vladimir Poutine veut imposer un monde russe dans lequel ces républiques ne se reconnaissent pas.
Ce n’est pas demain que l’on verra des milliers de russes manifester dans les rues et renverser le régime de Poutine. Mais ces manifestations et fuites forment le début d’un processus qui risque d’être long, et qui donnera des clés aux élites russes qui ne bénéficient plus du régime et de la direction qu’il prend.
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