Robert Mugabe au Zimbabwe : fin de partie ? Notes de l’Ifri, janvier 2017
La spirale de l'échec semble inéluctable pour un pays qui était surnommé au moment de son indépendance, en 1980, le «bijou en Afrique » selon la formule de Julius Nyerere.
Les déboires économiques ont provoqué des manifestations anti-gouvernementales qui ont débutées en juin 2016 à Harare et qui se sont propagées depuis dans tout le pays. Robert Mugabe et le parti au pouvoir, le Zimbabwe African National Union - Front patriotique (ZANU PF), sont les cibles principales.
Pourtant, malgré son âge avancé et la détérioration rapide de sa santé, le président Mugabe ne semble pas avoir l'intention de quitter la barre d’un navire à la dérive. Il mobilise allégrement la police nationale (ZRP) contre les manifestants et menace ouvertement les juges qui protègent l'exercice des droits constitutionnels tels que la liberté de réunion. Il semble que le Zimbabwe entame une nouvelle phase de son histoire. Toutefois, l'avenir est incertain avec une nouvelle vague de protestations appelant à des réformes électorales, l’introduction d’obligations suscitant l’appréhension des investisseurs et des citoyens, et le factionnalisme croissant au sein du ZANU PF. L’avenir dépendra beaucoup de la lutte de pouvoir qui se joue au sein du parti dominant, de la cohésion de l'opposition et de la capacité de la communauté internationale à saisir le moment et à réengager le pays dans un processus de changement réel et significatif.
Cette note revient sur le contexte historique de la crise actuelle, analyse les dynamiques politiques au sein du parti au pouvoir et des cercles d'opposition et décrit différents scénarios potentiels avant la tenue des élections de 2018.
Ce contenu est disponible en anglais - Robert Mugabe in Zimbabwe: the Endgame?