30
nov
2004
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Aide et commerce, une nécessaire complémentarité Françoise Nicolas, Accomex, septembre-octobre 2004

La pensée économique en matière de développement était dominée dans les années 1980 par l’idée selon laquelle la libéralisation des échanges serait la clé de la croissance et du développement et constituerait à ce titre une stratégie plus prometteuse que le recours à l’aide classique. Or, les liens supposés bénéfiques entre ouverture commerciale et croissance n’ont jamais été démontrés. Dès lors, un moyen plus efficace d’aider les pays en développement (PED) pourrait consister à leur accorder un traitement préférentiel dans le cadre du régime commercial international. Le Traitement Spécial et Différencié (TSD) prévu par les dispositions est conçu dans cet esprit. Toutefois le TSD s’est révélé une arme à double tranchant en incitant en particulier les PED à ne pas participer pleinement au processus de libéralisation commerciale. En outre, la persistance de réflexes protectionnistes a affaibli l’impact potentiel de ces mécanismes. Ainsi dans le cadre du Système Généralisé de Préférences de l’UE, celle-ci garde la liberté de décider unilatéralement d’exclure certains produits du champ d’application du mécanisme si ce produit est en concurrence avec une production européenne . Toutefois, suite à la conférence de Doha, l’objectif prioritaire est maintenant d’accroître l’impact « développemental » du commerce tout en mettant l’aide au service du commerce. Pour ce faire une approche intégrée de l’aide est mise en avant. Il est important, d’une part, d’utiliser l’aide pour favoriser le développement de la capacité exportatrice des PED. Il convient, d’autre part, de faire en sorte que les politiques d’aide soient réorientées de manière à compléter les mesures d’encouragement des échanges par des mesure destinées à favoriser les retombées positives desdits échanges. Parallèlement des efforts doivent être faits pour mettre en cohérence les différentes politiques des économies industrialisées. Enfin, consacrer l’essentiel de l’effort d’aide au développement des échanges et à l’optimisation de leurs effets bénéfiques signifie également de revoir le système de préférences. En conclusion, il faudrait aussi que les institutions internationales coordonnent leurs activités en faveur des PED pour les rendre plus efficaces en termes d’aide au développement.