Publié le 03/11/2015

Nele Katharina WISSMANN

La présente analyse met en relation le débat sur l’identité nationale allemande avec, d’une part, le renouveau du judaïsme, porté par la volonté politique, et, d’autre part, l’expansion de l’islam qui, à l’inverse, n’a pas été anticipée.

Nous commencerons par montrer comment le judaïsme a pu s’établir sur de nouvelles bases en Allemagne après 1945, et comment l’islam est devenu la troisième religion du pays en nombre de croyants.

Ensuite, nous nous intéresserons aux relations de plus en plus étroites qu’entretiennent ces deux communautés religieuses avec l’État allemand, d’un point de vue à la fois quantitatif et qualitatif.

Enfin, nous aborderons la question de l’antisémitisme et de l’islamophobie dans la société allemande contemporaine, ainsi que celle du dialogue interreligieux entre le judaïsme et l’islam, et nous interrogerons sur l’évolution des identités juive et musulmane en Allemagne : juifs et musulmans d’Allemagne se considèrent-ils aujourd’hui comme des juifs et musulmans allemands, ou des Allemands de confession juive ou musulmane ? Autrement dit, la rupture avec l’identité juive héritée de l’Holocauste est-elle consommée ? Les deuxième et troisième générations de musulmans restent-elles prisonnières de l’identité de leurs grands-parents ou en sont-elles libérées ?

Cet article a été initialement publié dans l’ouvrage collectif : L’Allemagne change ! Risques et défis d’une mutation [1]