Publié le 16/03/2016

Bobo LO

Le débat sur les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) oppose deux visions. L'une considère leur rôle croissant dans les relations internationales au détriment de la place de l'Occident ; l'autre considère cette notion comme une chimère. Mais tous s'accordent à dire que Russie et Chine y jouent une interaction primodiale.

Moscou et Pékin réitèrent régulièrement leurs convergences au sein des BRICS. Cependant, ces déclarations peinent à masquer le fait que leurs attitudes, de même que leurs approches, diffèrent significativement. Le président Poutine voit dans les BRICS le fondement d’un ordre multipolaire non occidental où la Russie jouerait un rôle central. Les Chinois, quant à eux, ne leur accordent qu’une importance marginale : à leurs yeux, les BRICS ne sont qu’un outil parmi d’autres pour promouvoir leurs intérêts en Eurasie et au-delà. Ces perceptions contrastées limitent sévèrement la capacité des BRICS à incarner un modèle alternatif de gouvernance mondiale, ou un levier efficace de développement. Si les BRICS resteront sans doute un élément du paysage international au cours des prochaines années, leur importance réelle sera de plus en plus incertaine.

Bobo Lo est un expert indépendant, membre associé du programme Russie et Eurasie à Chatham House et chercheur associé au Centre Russie/NEI de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Il a été directeur des programmes Chine et Russie au Centre for European Reform ; directeur du programme Russie et Eurasie à Chatham House ; et chef de mission adjoint de l’ambassade australienne à Moscou. Bobo Lo est titulaire d’un master de l’Université d’Oxford et d’un doctorat de l’Université de Melbourne.