Publié le 26/04/2016

Marc-André LAGRANGE, Thierry VIRCOULON

Depuis 2013 et la victoire des forces armées congolaises et des Nations unies sur la dernière menace sérieuse contre le régime, le mouvement du 23 Mars (M23), la question de la pertinence de la présence onusienne en République démocratique du Congo (RDC) se pose de nouveau. 

À l’instar d’autres présidents de la région, Joseph Kabila entend rester au pouvoir au-delà des limites constitutionnelles et réduire ainsi à néant toute perspective démocratique. Malgré le déploiement de la plus grande force de maintien de la paix (MONUSCO) à l’est du Congo, cette région demeure la périphérie de tous les dangers, soumise au maraudage meurtrier  de groupes armés nationaux et régionaux. Enfin, le gouvernement hôte ne cesse de demander le départ de la MONUSCO qui est actuellement la mission de maintien de la paix la plus importante et la plus coûteuse du monde (plus de 20 000 hommes et 1,4 milliard de dollars de budget annuel).

Faire perdurer, sans perspective de progrès, une mission de maintien de la paix dans un contexte de recul démocratique et de dé-légitimation du régime en place s’apparente au mieux à un enlisement volontaire et constitue au pire un risque politique majeur pour les Nations unies. Alors qu’en 2016 la mission onusienne de maintien de la paix en RDC va fêter ses 17 ans de présence et qu’une crise électorale semble poindre à l’horizon, une tentative de bilan s’impose.