Publié le 16/02/2017

Bruno LESCOEUR

Le Royaume-Uni choisit de quitter l’Union européenne (UE) au moment où celle-ci cherche à donner un contenu à une Union de l’énergie et où la nécessité d’une transition énergétique est plus partagée que jamais. Cette concomitance est une raison de plus de tenter de comprendre les déterminants de la politique énergétique de ce curieux pays.

La révolution industrielle a pris naissance en Angleterre sans doute parce que ce pays était doté d’abondantes ressources en charbon mais surtout parce qu’il a su mener les politiques permettant de réunir les conditions techniques, économiques et sociales permettant de les mettre à profit. De même, le Royaume-Uni a su déployer, dans la première moitié du xxe siècle, les politiques, y compris en termes de politique étrangère, utiles à la gestion de la deuxième révolution industrielle fondée sur le pétrole et l’électricité.

Le système énergétique britannique a connu également de très profondes évolutions dans les quarante dernières années, avec le renoncement déterminé au charbon domestique, la mise à profit habile des ressources nationales en gaz et en pétrole de la mer du Nord, la transformation radicale de son système électrique, la reconstruction d’une option nucléaire crédible et l’évolution significative d’une économie devenant progressivement moins carbonée. Cette transformation s’est faite, de surcroît, à un coût, somme toute, raisonnable au moins par comparaison avec d’autres systèmes européens.

La continuité et la cohérence des politiques menées pendant cette période deviennent claires si l’on veut bien admettre que la démarche suivie est empreinte d’un grand pragmatisme. Elle repose sur une série d’essais et d’erreurs plus ou moins rapidement corrigées, et dont les résultats sont toujours largement débattus au regard du triple objectif d’une énergie sûre, respectueuse de l’environnement et d’un coût le plus raisonnable possible. La nature du bénéficiaire de cette politique ne fait aucun doute au Royaume-Uni : il ne peut s’agir que de la collectivité nationale. Les intérêts de celle-ci sont défendus par les gouvernements successifs avec une continuité et une détermination remarquables qui expliquent sans doute la cohérence de la politique énergétique britannique dont l’Europe a souvent tenté de reproduire des modalités mais sans en avoir suffisamment compris les raisons profondes, parfois spécifiquement britanniques elles aussi.

 

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