Publié le 15/05/2017

Hans STARK, interviewé par Isabelle Labeyrie sur France Info

Le premier déplacement d'Emmanuel Macron sera pour Berlin. Lundi 15 mai, au lendemain de sa passation de pouvoir, le nouveau président français se rendra en Allemagne, c'est ce qu'a annoncé dimanche le gouvernement allemand. Avec l'Europe au cœur du programme d'Emmanuel Macron, les relations avec la chancelière allemande, Angela Merkel, s'annoncent sous les meilleurs auspices.

La France, grand partenaire de l'Allemagne  

"On montre à travers ces voyages rapides, à travers ce geste amical à quel point le franco-allemand s'inscrit dans une continuité", analyse Hans Stark [1]. Selon lui, "les Allemands sont isolés sur le plan international si on fait abstraction du partenariat avec la France", notamment dans le contexte actuel : "L'inconnue de la présidence Trump, une Angleterre qui prend le large, une Pologne dont le gouvernement national-conservateur n'est pas toujours facile à gérer" et une "Russie avec laquelle l'Allemagne n'a pas réussi à monter un partenariat stratégique qu'elle avait imaginé du temps de l'ancien chancelier Schröder."

"Ce qu'il reste comme grand acteur international, à même de parler avec l'Allemagne sur un pied d'égalité et d'agir ensemble, c'est la France".

Ne pas aller trop vite

Le fougueux président français, qui veut aller vite en matière de réformes, devra toutefois prendre garde à ne pas brusquer la chancelière. "Le côté 'aller très vite' n'est pas ce qui caractérise le plus Madame Merkel, surtout pas dans un contexte électoral, et les élections allemandes c'est le 24 septembre, prévient Hans Stark. Mais on n'a que cinq ans et on ne peut pas attendre quatre ans et demi pour agir. Là, ce sera trop tard. Donc les Allemands ont peut-être compris que c'est une chance inouïe, avec Macron qui va gouverner pour les cinq ans à venir, et que c'est 'one shot'. Les Allemands le savent et j'espère qu'ils feront le nécessaire pour que cela fonctionne."

Ce premier rendez-vous très symbolique et rapide ne permettra sans doute pas d'aller au fond des dossiers... mais il doit jeter les bases de la future relation franco-allemande. Une relation que le nouveau président français souhaite d'égal à égal.

Hans Stark est secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa [2]) de l'Ifri et professeur de civilisation allemande à La Sorbonne.

Voir l'article sur le site de France Info [3]