Publié le 19/07/2017

Mikhaïl SOUSLOV

Le présent article analyse la construction idéologique et l’instrumentalisation politique par le Kremlin de l’importante population russophone établie hors des frontières russes.

Il retrace l’évolution de la perception de la diaspora et de la politique conduite à son égard du début des années 1990 à nos jours, et montre que le rapport aux « compatriotes de l’étranger » a connu des variations significatives : irrédentisme revanchiste dans les années 1990, pragmatisme relativement libéral au début des années 2000, instrumentalisation conflictuelle des Russes de l’étranger, vus comme un levier du soft power russe, à la fin des années 2000, puis enfin retour en force, à partir du déclenchement de la crise ukrainienne, d’une approche irrédentiste et isolationniste encore plus conflictuelle.

Mikhaïl Souslov enseigne l’histoire et la politique russes à l’Université de Copenhague. Ses recherches portent sur l’histoire des idées en Russie, les courants politiques conservateurs, d’extrême droite ou d’inspiration religieuse, les idéologies géopolitiques et les utopies sociopolitiques.