Publié le 27/09/2017

Benjamin AUGE

Cette étude de comparaison des sociétés d’État pétrolières de l’Algérie, du Nigeria et de l’Angola permet de comprendre l’histoire politique de ces pays. Elle révèle les difficultés des sociétés pétrolières nationales africaines notamment dans un contexte de prix bas et de baisse des revenus et pointe les défis liés à la gouvernance de ces entreprises. Le réel périmètre d’action de ces pays s’évalue en fonction de nombreux paramètres économiques et politiques.

La Sonangol angolaise a été la matrice à partir de laquelle le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) a financé et remporté la guerre civile contre l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA). 

Cela permet de comprendre l’importance centrale qu’a jouée et continue à jouer cette société qui est davantage un fonds d’investissement et une caisse pour le régime plutôt qu’une société pétrolière classique produisant du brut. Au Nigeria, la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) s’est bureaucratisée et sa gestion est inefficace et opaque. Elle est au cœur de toutes les grandes affaires de corruption du pays qui peuvent porter parfois sur plusieurs milliards de dollars. Sonatrach a créé une véritable oasis de compétences dans l’appareil étatique algérien, ce qui contraste avec les deux autres sociétés, mais les lois restrictives successives ont découragé les investisseurs privés qui n’ont plus qu’un rôle secondaire dans le pays. Or, l’Algérie n’a ni la technologie, ni les fonds nécessaires, ni la volonté politique pour développer les ressources non conventionnelles de son domaine minier ; elle a besoin du privé pour mettre en valeur son domaine conventionnel.