Publié le 08/12/2017

Justin MWETAMINWA

Alors que la République démocratique du Congo (RDC) s’enfonce dans une crise multiforme, la province du Sud-Kivu frontalière avec le Rwanda et le Burundi mérite une attention particulière. 

Berceau historique de nombreux mouvements d’opposition, cette province vient de connaître un renouvellement sans alternance de son gouvernement en août 2017 et la résurgence d’une rébellion Maï-Maï à la fin du mois de septembre. Du fait de son histoire et de sa position stratégique, cette province peut jouer un rôle clé dans un futur proche alors que la promesse d’une élection présidentielle en décembre 2017, contenue dans l’accord de la Saint-Sylvestre, ne sera pas honorée.

En réaction à la forte détérioration du contexte socio-économique caractérisée par une hausse du coût de la vie, des mouvements de protestation s’organisent dans la fonction publique. S’ajoute à cela l’insécurité qui affecte certains territoires du Sud-Kivu. Nous verrons également comment les organisations de la société civile tentent de trouver des solutions concrètes aux problèmes locaux et trouvent un écho auprès de la population.

Cette note met en évidence l’absence d’effort de développement, la paralysie des institutions, le système provincial corrompu, la fragmentation quasi générale des structures sociopolitiques (partis, églises, associations) et le mécontentement de la population face à la double crise politique et économique qu’elle subit.