Publié le 30/03/2018

Thierry VIRCOULON, interview paru dans Les Echos, propos recueillis par Michel de Grandi

Les richesses africaines en minerais et hydrocarbures constituent les principaux freins au changement. Trop de rentes en découlent, que peu veulent voir se tarir.

Le changement tarde à s'opérer en Afrique. Quels sont les facteurs bloquants, selon vous ?

Il est toujours délicat de parler de l'Afrique comme étant un seul bloc. Il y a plusieurs Afriques tant les contrastes d'une région à l'autre, d'un Etat à un autre restent forts. Au fond, aujourd'hui si l'on regarde bien, les choses ne changent pas car personne et notamment les élites n'y a vraiment intérêt. L'Afrique centrale, par exemple, est une vaste économie de rente. Avec la remontée des cours des minerais, les différents gouvernements concernés rejouent, comme à chaque fois, la partition de la hausse de la fiscalité. Ils ponctionnent davantage les revenus des compagnies minières qui opèrent sur leur territoire. C'est un schéma immuable, résultat d'une leçon bien apprise. Bien sûr, chaque nouveau dirigeant veut faire bouger les lignes. Mais cela ne va jamais très loin. J'ajoute que ceux qui ont récemment pris les rênes - en Angola, au Zimbabwe ou en Afrique du Sud - ne sont pas des jeunes premiers.

Lire l'article sur Les Echos [1]