Publié le 31/03/2022
Le Président Vladimir Poutine dans la cabine du bombardier stratégique ТU-160, aérodrome de Chkalovsky – 16 août 2005

Jean-Christophe NOËL

La campagne aérienne russe dans la guerre en Ukraine est relativement faible et désordonnée. Quelles sont les raisons derrière l’absence de supériorité aérienne russe ? Ce briefing livre les premiers éléments d’analyse.

  • Alors que la Russie vient d’affirmer qu’elle va « réduire radicalement » son activité militaire dans la région de Kiev, le mode opératoire du Kremlin interroge. L’emploi singulier des Vozdouchno-Kosmitcheskie Sily (VKS ou forces aérospatiales russes) dans le conflit se démarque par l’absence d’un emploi systématique en amont de l’opération terrestre.
  • Trois phases peuvent être distinguées dans la campagne aérienne russe. Si l’arme aérienne a été utilisée pour cibler quelques infrastructures militaires au début du conflit, son emploi s’est intensifié progressivement grâce à des conditions météorologiques plus favorables. Une campagne aérienne plus systématique semble s’amorcer, avec une augmentation du nombre de sorties quotidiennes et l’emploi de missiles hypersoniques.
  • Les frappes russes n’ont pas anéanti systématiquement les infrastructures militaires ukrainiennes pour des raisons logistiques et des difficultés de coordination interarmées.
  • Si les forces ukrainiennes ne font pas jeu égal avec leurs adversaires dans le domaine aérien, elles sont pourtant en mesure d’infliger des dommages et de limiter ainsi la supériorité stratégique des Russes.

 

 
Jean-Christophe Noël est chercheur associé au Centre des Etudes de Sécurité de l'Ifri