Publié le 04/05/2022
Navire de guerre de la marine de la République de Corée DDG-991, revue navale en mer de Yeosu

Rémy HÉMEZ

Le plan de modernisation de la défense sud-coréenne, intitulé Defense Reform 2.0, représente un effort capacitaire considérable depuis 2018. Le président sortant, Moon Jae-in, a misé en particulier sur l’acquisition de hautes technologies ainsi que sur la transformation de la base industrielle et technologique de défense coréenne en un fournisseur national et international important.

En outre, la Corée du Sud est proactive dans sa recherche d’autonomie stratégique. À cet égard, les composantes navale et aérienne de son armée sont diversifiées, notamment en amorçant la construction d’une marine océanique. Séoul cherche également à développer ses capacités de renseignement et de détection par la capacité spatiale afin de se prémunir contre toute attaque qui viendrait du nord de la péninsule.

Il convient cependant de préciser que ces développements ne se font pas aux dépends de la relation historique que la Corée du Sud entretient avec les États-Unis. En effet, même si elle s’est faite plus discrète sous la présidence de Donald Trump et que les doutes planant sur l’étendue du parapluie nucléaire américain persistent, l’alliance militaire entre Washington et Séoul perdure. Dans le même temps, la république de Corée tente de ne pas se laisser enfermer dans la compétition sino-américaine, la Chine restant un important partenaire commercial.

Enfin, la réforme des armées entreprise sous la présidence Moon Jae-in, destinée à rompre avec une culture militaire jugée arriérée et à miser sur la technologie dans un contexte de décroissance démographique, n’a pas totalement aboutie.