Publié le 26/03/2012

Sylvie GOULARD

Les dirigeants européens, notamment allemands et français, se sont efforcés de résoudre la crise qui touche l’Europe depuis fin 2009. Des mesures importantes ont été prises par les institutions européennes et par les acteurs nationaux, mais des erreurs ont également été commises et la crise n’est pas encore surmontée.

Dans un premier temps, les responsables politiques n’ont pas pris la mesure de la crise. Ils ont établi un diagnostic trop timoré et ont même continué à jouer avec les règles. De plus, les conséquences du caractère systémique de la crise n’ont pas été tirées et l’analyse de la crise est restée partielle, éludant les problèmes liés à l’unicité de l’entité européenne ou se réduisant à un débat binaire entre austérité et croissance.

Cette contribution établit le constat des défaillances en termes de démocratie qu’induit le recours aux logiques intergouvernementales du Conseil européen. Elle appelle à plus de démocratie et notamment plus d’implication du Parlement européen ainsi que des Parlements nationaux. Elle prône également de combler les lacunes du système, et à terme de réviser les traités pour créer des eurobonds dans un cadre renouvelé, ainsi qu’un budget européen financé avec des ressources propres. Une accélération de l’intégration européenne est encouragée, y compris par un renoncement progressif à toute forme de veto national ou d’unanimité.


Sylvie Goulard est députée européenne (groupe ADLE) et enseigne au collège d’Europe à Bruges.


Cette note est publiée dans le cadre d’une collaboration entre le Cerfa et Ifri Bruxelles. Plusieurs spécialistes, de différentes orientations, ont été invités à établir un bilan et à proposer des solutions sur la crise actuelle en s’intéressant notamment aux dimensions franco-allemandes et européennes.

Vous pouvez également retrouver la note de Pervenche BerèsGouvernance économique européenne : l'Union à la croisée des chemins [1].