Publié le 21/08/2012

Pavel BAEV

Dans la région de l’Arctique, la politique étrangère de la Russie, sa politique intérieure et sa politique de sécurité apparaissent comme mal articulées, voire peu compatibles entre elles. La position de force qu'occupe la Russie en raison de sa supériorité militaire et de l'ambitieuse modernisation de ses forces stratégiques devrait lui assurer une forte influence et des avantages évidents. 

En réalité, le renforcement de ses capacités militaires éveille la suspicion des pays voisins qui en appellent à l'OTAN pour une meilleure surveillance de son ancien " flanc septentrional ". La forte concentration d'unités navales et d'entreprises du secteur militaro-industriel dans les régions de Mourmansk et d'Arkhangelsk est censée apporter une base de soutien solide au régime de Poutine, mais les difficultés rencontrées par la réforme militaire mécontentent les forces armées, tandis que les difficultés de financement du programme de construction navale sont à l’origine de tensions sociales.

Le discours officiel sur l'extension de la coopération arctique et l'ouverture de la voie maritime du Nord suscite un scepticisme croissant dans la région Nord-Ouest de la Russie. Les démonstrations de mécontentement y revêtent une importance " stratégique ", en raison de l'intérêt que leur portent les voisins nordiques et du fait que la Flotte du Nord risque d’être engagée dans la région et de subir les conséquences de mouvements sociaux.