Publié le 30/12/2013

Mansouria MOKHEFI

Pays passé en moins d’un siècle du statut d’empire vieillissant à celui de république laïque moderne et orientée vers l’Occident, la Turquie est entrée dans le XXIe siècle en tant que puissance économique déterminée à jouer un rôle régional et international de plus en plus important, commençant par retisser des liens avec un monde musulman qu’elle avait longtemps négligé.

En effet, avant de devenir une pièce majeure du dispositif d’endiguement de l’Union Soviétique pendant la guerre froide et d’aligner sa politique étrangère sur celle des pays occidentaux, avec lesquels elle voulait s’identifier, la Turquie a dès les années 1920, après la chute de l’empire ottoman et la révolution d’Atatürk, rompu avec un monde arabe qu’elle avait dominé - à l’exception du Maroc, l’ensemble des pays du monde arabe avaient été sous la domination de l’Empire Ottoman - et avec lequel elle ne se reconnaissait aucune affinité.