Publié le 01/01/2010

Alain ANTIL

Notre intérêt pour ce sujet tire son origine à la fois d'une fréquentation de la Mauritanie, annuellement, depuis une quinzaine d'années mais également du constat d'une relative discrétion de la recherche sur les trafics dans ce pays. En effet, en République islamique de Mauritanie, les trafics sont des phénomènes importants au niveau macro-économique et macro-social. Ils sont à la fois un mode d'insertion dans l'économie mondialisée, un type d'économie de rente et enfin un mode d'accumulation qui peut être considéré comme un enjeu de pouvoir.

Le texte que nous proposons s’intéressera donc aux trafics en Mauritanie, depuis le milieu des années 1990 jusqu'au putsch d’août 2008, et à leur relation avec le pouvoir étatique et/ou les élites étatiques. Son objet ne sera pas de théoriser les rapports entre trafics, pouvoir et territoire, mais d’apporter quelques éclairages, comme l’importance pour le pouvoir de contrôler les trafics pour sécuriser une partie de son territoire ou les liens entre élites étatiques et certains trafics, non sans avoir au préalable évoqué les difficultés et les précautions à prendre lorsque l’on aborde ce sujet.