Publié le 07/05/2015

Nele Katharina WISSMANN

Le 8 mai 2015, pour la première fois, un historien et non pas un représentant politique intervient devant le Bundestag pour commémorer le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1964, le président fédéral et le chancelier se sont relayés pour assumer cette tâche clé pour la nouvelle identité démocratique de la RFA. La politique se retire-t-elle alors du cycle mémoriel comme le constatent plusieurs observateurs et connaisseurs de l’Allemagne ?

Il serait plus adapté de parler d’un réajustement de la « boussole mémorielle » garantissant la continuité de la culture de mémoire de l’Allemagne tout en évitant une instrumentalisation de cette dernière à des fins politiques. Le 3 mai 2015, Angela Merkel était présente lors du 70e anniversaire de la libération du camp de concentration de Dachau. C’était la première fois qu’un chancelier en poste participait à une journée de commémoration au sein de ce camp de concentration qui fut le premier mis en place par le régime nazi. Elle adopte ainsi la même position que le président fédéral Joachim Gauck qui a incité les citoyens allemands, lors de son discours au Bundestag dans le cadre de la journée de commémoration des victimes du national-socialisme en janvier 2015, à ne pas tirer un trait sur le passé en développant une conscience historique afin de pouvoir réagir de manière adéquate aux nouveaux défis humanitaires du XXIe siècle et à une poussée des extrémismes.