24
sep
2018
Espace Média L'Ifri dans les médias
Olivier APPERT, cité par Frédéric de Monicault dans Le Figaro

Total étoffe son potentiel en mer du Nord

L'équivalent de 15 % des réserves de gaz du Royaume-Uni a été repéré.

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Explorée depuis bientôt un demi-siècle, la mer du Nord n'est certes plus un eldorado pétrolier: la production d'huile et de gaz a été divisée par deux en dix ans. Il n'empêche, il arrive encore d'y faire des découvertes significatives. Comme celle, au large de l'Écosse, du réservoir de gaz de Glendronach, qualifiée de «majeure» par Total. Le groupe français a officialisé lundi les résultats des tests conduits à l'ouest des îles Shetland: le volume de ressources récupérables est estimé à environ mille milliards de pieds cubes.

« Cela représente près de 15 % des réserves de gaz du Royaume-Uni, soit un potentiel considérable», commente Olivier Appert, conseiller au centre énergie de l'Institut français des relations internationales (Ifri). La production de ce champ, situé à environ 300 mètres de profondeur, sera acheminée vers l'usine de gaz des Shetland exploitée par Total: à son rythme de croisière, celle-ci traite 500 millions de pieds cubes par jour, soit l'équivalent de 7 % environ de la consommation du Royaume-Uni.

  • « La nouvelle découverte abrite quelque 170 millions de barils équivalent pétrole »

« Dans un bassin mature comme celui de la mer du Nord, les compagnies procèdent par “jardinage”, c'est-à-dire qu'elles effectuent des explorations ciblées autour d'installations déjà existantes, poursuit Olivier Appert. De telle sorte que les quantités supplémentaires d'hydrocarbures pourront plus facilement être extraites puis traitées.» À l'ouest des îles Shetland, Total exploite ainsi déjà quatre sites, à Laggan, Tormore, Glenlivet et Edradour. En l'occurrence, c'est sous ce dernier champ que le puits menant à Glendronach a été foré, à une profondeur finale de 4 312 mètres. La nouvelle découverte abrite quelque 170 millions de barils équivalent pétrole. Le volume moyen des découvertes en mer du Nord oscille entre 10 et 20 millions de barils, sans compter qu'un grand nombre de puits peuvent se révéler secs.

Créativité des géologues

Les progrès de l'imagerie sismique, avec des algorithmes plus efficaces et des capacités supérieures, ont facilité l'exploration de Glendronach. Mais d'autres éléments expliquent ce succès. Total souligne que ses équipes ont réétudié l'ensemble de la zone, en croisant toutes les connaissances et toutes les données disponibles. «Il y a encore la créativité de nos géologues et de nos physiciens, via le procédé de “recherche des analogues” qui permet en s'appuyant sur les sites déjà explorés avec succès de voir quelles nouvelles zones s'en approchent.»

Au début de l'année, après la finalisation de l'acquisition du danois Maersk Oil & Gas (pour 7,4 milliards de dollars), Total est devenu le deuxième opérateur pétrolier en mer du Nord, juste derrière le norvégien Statoil. Il est aussi le troisième en termes de ressources. Sa production, pour le seul périmètre du Royaume-Uni (plus mûr que la Norvège), s'élève à 171.000 barils par jour.

D'ici à 2020, la compagnie tricolore vise 500.000 barils par jour pour l'ensemble de la mer du Nord (Royaume-Uni, Norvège, Danemark). D'ici là, d'autres découvertes auront peut-être été mises au jour. Chaque année, 15 % des investissements d'exploration du français, sur une enveloppe globale de 1,2 milliard de dollars, sont consacrés à cette région.

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