Le "gazoduc" de Poutine en Allemagne met la pression sur Merkel, souligne la France

Avec le retour en prison du leader de l'opposition russe Alexei Navalny et la manifestation de milliers de ses partisans en Russie, le projet énergétique Nord Stream 2 de Poutine en Allemagne est de nouveau remis en question. À Paris, la sanction de cette infrastructure est liée à l'avenir Navalny.

La chancelière Angela Merkel a déclaré en 2019 qu'"une molécule de gaz russe est toujours une molécule de gaz, qu'elle provienne d'Ukraine ou de la mer Baltique" en rapport avec le controversé gazoduc connu sous le nom de Nord Stream 2.

La citation de la chancellière allemande, que le Frankfurter Allgemeine Zeitung a utilisée il y a quelques jours pour qualifier le Nord Stream 2 de "grosse erreur de la politique allemande", semble perdre de sa pertinence en ce moment. C'est du moins ce qui se passe chez le plus important allié européen de l'Allemagne. C'est la France.

L'axe franco-allemand est, a priori, en bonne santé. Considérée comme le moteur de l'intégration européenne, l'alliance franco-allemande a par exemple contribué à la réalisation du plan de relance pour l'Europe avec lequel l'Union européenne veut surmonter l'impact du coronavirus.

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Les doutes de la France concernant Nord Stream 2

"L'option [de sanctions contre le Nord Stream] est une option qu'il envisage, mais c'est une décision allemande, parce que c'est un pipeline qui se trouve en Allemagne", a déclaré Clément Beaune avant d'ajouter qu'en France, "nous avons toujours dit que nous avions de grands doutes sur ce projet".

À Berlin, en revanche, ils ne disent pas "non" à de nouvelles sanctions contre la Russie. Mais toucher à Nord Stream 2 n'est pas dans les plans de l'exécutif de Merkel.

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Selon Paul Maurice, chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI), "la question du Nord Stream 2 empoisonne les relations franco-allemandes". Selon lui, il reste à voir dans quelle mesure le gazoduc de Poutine sera toxique pour l'axe franco-allemand. Mais il ne fait aucun doute qu'"il y a une volonté française de lier le cas Navalny à Nord Stream 2", reconnaît l'expert de l'IFRI.

Merkel gagne du temps

"Les commentaires des hauts fonctionnaires à Paris sont une réaction à la récente condamnation de lNavalny", souligne Paul Maurice. Il rappelle que déjà l'été dernier, l'Elysée a commencé à parier fortement sur le lien entre l'affaire Navalny et l'infrastructure énergétique avec laquelle Poutine veut relier la Russie et l'Allemagne.

L'Allemagne, qui refuse de faire ce lien, "semble un peu isolée" sur la scène internationale, dit Paul Maurice de Paris.

"Au sein du gouvernement allemand, ils gagnent du temps pour que Merkel quitte la Chancellerie fédérale, de sorte qu'il y aura une nouvelle coalition au gouvernement et que cette question pourra être traitée dans une nouvelle perspective", selon Boehnke.

Pendant ce temps, la pression monte sur Merkel et son entreprise au sujet du Nord Stream 2, qui n'est plus qu'à 160 kilomètres de son achèvement.

>> Lire l'article original paru en espagnol sur le site de NIUS (Nueva Información Útil y Sencilla) : « Señalado por Francia, el “gasoducto” de Putin en Alemania mete presión a Merkel » <<

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