26
sep
2021
Espace Média L'Ifri dans les médias
Paul MAURICE, interviewé par Marilia Papathanasiou dasn TO VIMA (TO BHMA). Article paru en grec

« Elle n'avait pas de vision pour l'Europe comme ses prédécesseurs »

Le politologue français Paul Maurice dresse le bilan du mandat d'Angela Merkel sortante et évoque les prochains jours de l'Allemagne dans son pays et à l'étranger.

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« Le monde qui a contribué au succès d'Angela Merkel a changé : l'Allemagne doit surmonter le merkelisme ». C'est ce qu'écrit Sylvie Kauffman dans le journal français Le Monde dans un récent article sur les élections allemandes. La journaliste n'a pas seulement exprimé son opinion : son point de vue est partagé par de nombreux Français - et pas seulement, si l'on se souvient des reproches adressés aux « mercantilistes » pendant la période des mémorandums en Grèce - qui reprochent à la chancelière sortante l'inertie de l'axe franco-allemand et, par extension, de l'UE. Pour tenter d'expliquer les causes de cette inertie, TO VIMA s'est entretenu avec le politologue français Paul Maurice, spécialiste des relations franco-allemandes à l'Institut français des relations internationales (IFRI).

Que pouvons-nous attendre des élections allemandes ?

Le résultat des élections est ouvert. Il y a encore quelques mois, Armin Laschet, le leader des chrétiens-démocrates (CDU), était en tête dans les sondages. Récemment, le parti social-démocrate (SPD) dirigé par Olaf Scholz a pris la tête du mouvement. La seule certitude est qu'il y aura un gouvernement de coalition avec l'un des deux partis au pouvoir (CDU et SPD) et que les Verts, qui seront probablement le troisième parti, rejoindront le gouvernement - parce qu'ils sont à la fois forts et nécessaires. Lors de ces élections, il n'est pas seulement intéressant de savoir quel parti sortira en tête et qui sera chancelier, mais aussi quel type de coalition gouvernementale sera formé. La question du budget de l'Etat est majeure en Allemagne : les Verts chercheront à investir davantage dans la croissance verte, dans les énergies renouvelables, dans la lutte contre le changement climatique, des propositions avec lesquelles les autres partis ne sont pas d'accord.

La chancelière Merkel est accusée de contribuer à l'inertie de l'UE par ses politiques. L'axe franco-allemand, le « moteur » de l'Europe, va-t-il s'accélérer après les élections allemandes ?

Au niveau de l'UE, il s'agit de la réforme du pacte de stabilité voulue par le président français Macron et sur laquelle les candidats allemands à la chancellerie mettent le réalisme en avant. C'est également dans ce contexte que se pose la question de la gestion de la crise du COVID et de ses conséquences sur l'économie et sa « relance ». La France et l'Allemagne ne sont pas d'accord sur la réforme du pacte de stabilité. Des négociations difficiles seront nécessaires et le président Macron cherchera à s'imposer comme un partenaire majeur plutôt que comme un partenaire mineur, comme il l'a fait sous Merkel. Il y a aussi le facteur des élections présidentielles françaises du printemps prochain. Mais il y a des signes positifs : le Fonds européen de relance, dont Mme Merkel a accepté d'augmenter les ressources par l'émission d'une dette européenne commune.

 

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>> Lire l'interview originale parue en grec sur le site de TO VIMA (TO BHMA) : « Δεν είχε όραμα για την Ευρώπη όπως οι προκάτοχοί της » <<

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