17
mar
2022
Espace Média L'Ifri dans les médias
Marc JULIENNE, cité par Stéphane Bussard dans Le Temps.

Un soutien militaire à Moscou n’est pas dans l’intérêt de Pékin

Si la Russie et la Chine partagent des intérêts stratégiques communs, dont celui de contester les démocraties libérales occidentales, la seconde aurait tout à perdre à s’impliquer militairement dans la guerre russe contre l’Ukraine.

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Moscou et Pékin trouvent néanmoins un intérêt commun à contester l’ordre libéral mondial d’après-guerre. Chercheur et spécialiste de la Chine à l’IFRI de Paris, Marc Julienne le relève.
Entre les deux pays, il y a un partenariat stratégique global qui vise notamment à s’opposer aux démocraties occidentales. C’est ce qui est notamment ressorti de la déclaration commune entre Vladimir Poutine et Xi Jinping peu avant l’ouverture des JO de Pékin le 4 février, dans laquelle les deux pays condamnent l’attitude de l’OTAN et des Etats-Unis, ainsi que le pacte de sécurité Aukus entre Londres, Washington et Canberra.

«Il y a un soutien chinois tacite au Kremlin face à l’OTAN. Par rapport à l’Ukraine, la Chine reprend la propagande de Moscou. Son attitude est une neutralité de façade. Cela dit, on ne peut exclure que tous deux aient fait le mauvais calcul stratégique.»

Marc Julienne nuance toutefois. Il est hors de question que la Chine soutienne Moscou militairement: «Ce faisant, la Chine n’aurait que des coups à prendre. Ce serait un virage à 180 degrés.» Le chercheur de l’IFRI estime que trois facteurs internes à la Chine plaident en défaveur de toute aide militaire à la Russie:

«En automne, Xi Jinping cherchera à obtenir un troisième mandat à la tête du pays lors du 20e congrès du Parti communiste, un fait inédit depuis Mao. Pour que cela se produise, le président chinois a besoin de stabilité sociale, économique et politique dans son pays. Or la guerre en Ukraine aura des conséquences sur l’économie chinoise, avec une forte hausse du prix des matières premières. Les sanctions contre la Russie devraient aussi avoir un impact indirect sur Pékin. Par ailleurs, la Chine est confrontée à une reprise de la pandémie et doit reconfiner certaines régions. Une partie du secteur industriel est affectée. Certains proches du pouvoir s’interrogent sur l’efficacité de la politique sanitaire «zéro covid» de Xi. Enfin, sur le plan structurel, la Chine fait face à une tendance au ralentissement économique. Pékin n’a donc rien à gagner à s’impliquer dans la guerre en Ukraine.»

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