16
aoû
2011
Espace Média L'Ifri dans les médias

Une critique à la française de la contre-insurrection "à la française"

La "contre-insurrection", grâce à laquelle on allait voir ce qu'on allait voir en Afghanistan, semble un peu passée de mode dans les colloques et les publications militaires. Une récente note, publiée par Etienne de Durand sous l'égide du Laboratoire de recherche sur la défense de l'Institut français des relations internationales, est particulièrement éclairante et ne craint pas de dénoncer "les ambiguités de l'héritage contre-insurrectionnel français" tant vanté...  On peut lire l'intégralité de la note en cliquant ici.

Cet héritage, jamais complèement assumé par l'Armée dans son ensemble et remis au goût du jour dans les vallées de la Kapisa, s'enracine dans deux époques : celle des guerres coloniales puis celle de la décolonisation. Etienne de Durand revient sur les grands anciens. D'abord Bugeaud (trop oublié) qui n'hésitait pas cependant à pratiquer la razzia, puis Gallieni et Lyautey. Pour les conflits de la décolonisation, le chercheur insiste sur l'apport important de Lacheroy, qiui avec Trinquier, fut beaucoup plus célèbre et influent que Galula... découvert récemment grâce aux Américains. On sait comment tout cela se termina en Algérie : mal.

Le chercheur de l'Ifri analyse comment l'armée française passa de l'enfouissement (après 1962) à la résurgence actuelle. il analyse en détail et de manière pertinente les deux documents officiels en la matière, le FT-13 de l'armée de terre et le DIA 344 interarmées, en en pointant les lacunes et les non-dits. Car la contre-insurrection, pour les militaires, bute toujours sur le même obstacle, celui de la politique - un domaine qui n'est en principe pas le leur. Au terme de son étude, très lisible et qui ne fait qu'une quarantaine de pages, Etienne de Durand conclut que "la réactivation durable d'une contre-rebellion ou contre-insurrection à la française paraît problèmatique à plus d'un titre".