Publié le 23/05/2015

Fabienne PEHUET LUCET

Les centrales nucléaires sont désormais considérées comme des projets à haut risque pour lesquels les modes de financement traditionnels sont mis à l'épreuve. La crise de 2008, les délais de construction des nouvelles centrales et l'arrivée de nouveaux acteurs soulèvent des questions quant au positionnement des acteurs traditionnels en Europe.

Des investissements considérables devront être réalisés afin de satisfaire la demande d'énergie croissante et remplacer les centrales vieillissantes. Dans un contexte où la lutte contre le changement climatique est un objectif largement partagé, une importante portion des 16000 milliards de dollars d'investissements prévus pour la production d'électricité devra se tourner vers des sources d'énergie bas carbone - les renouvelables et le nucléaire. L'ampleur des capitaux nécessaires pour financer de telles infrastructures énergétiques soulève de nombreuses questions en termes de fonds, de sélection des projets et de priorités d'investissement. Seuls les projets considérés comme rentables sur la période opérationnelle de la centrale peuvent attirer des financements, et les projets les plus attractifs seront financés et lancés en priorité.

Les projets nucléaires présentent certaines particularités en matière de risques qui les rendent plus difficiles à financer que d'autres centrales électriques. Leurs risques spécifiques et intrinsèques sont liés à l'environnement du projet. Le soutien politique et l'opinion publique sont également décisifs pour la durabilité des programmes nucléaires. Les politiques énergétiques peuvent changer d'orientation et le public influencer les décisions gouvernementales. Les centrales nucléaires sont soumises à un environnement juridique et régulatoire complexe: la construction peut être arrêtée ou retardée sur demande des autorités.

Ce contenu est disponible en anglais: Financing Nuclear Power Plant Projects: a New Paradigm [1]