Publié le 21/07/2015

Vladimir MILOV

Cet article analyse les « nouveaux » partenariats énergétiques de la Russie avec la Chine et la Turquie – un partenariat que le Kremlin présente comme une alternative aux relations énergétiques avec l'Occident.

Même si les 12-15 derniers mois ont été marqués par d'intenses négociations, des sommets et des mémorandums d'accord entre la Russie et ces « nouveaux » partenaires, de nombreux problèmes sont toujours en suspens et ces relations demeurent d’une ampleur limitée. Un examen des relations sino-russes et turco-russes montre qu’aucun de ces nouveaux partenaires stratégiques n’est prêt à s’engager dans un « grand jeu » énergétique piloté par la Russie : Pékin comme Ankara préfèrent continuer de promouvoir pragmatiquement leurs propres intérêts dans ce domaine. Les tentatives russes visant à bouleverser la donne sur les marchés mondiaux de l’énergie à travers ces partenariats n’ont pas abouti. Tant « Force de Sibérie » que le Turkish Stream apparaissent comme des projets bilatéraux régionaux dont l’impact global est marginal.

Vladimir Milov est un homme politique russe, éditorialiste, économiste et expert des questions énergétiques. Il a été vice-ministre de l'Énergie de la Fédération de Russie (2002), conseiller auprès du ministre de l'Énergie (2001-2002) et chef du département de la stratégie à la Commission fédérale pour l’Énergie, instance régulatrice de monopoles naturels (1999-2001). Il est le fondateur et le président de l'Institut de politique énergétique, l’un des principaux think tanks russes indépendants consacrés à la politique énergétique (depuis 2003).