Publié le 30/09/2015

Thierry VIRCOULON, Solène BRABANT

Depuis 1962, année de son indépendance, le Burundi a connu plusieurs épisodes de guerre civile. La dernière en date a pris fin en 2000 grâce à l’accord d’Arusha mais la stabilité et la paix consécutives à ce dernier ont été remises en cause avec l’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza le 25 avril 2015.

Consultez le résumé de cette note sur le blog du programme Afrique Décryptages [1]

Alors que plus de 190 000 Burundais se sont réfugiés dans les pays voisins, les élections législatives, municipales, présidentielle et collinaires se sont tenues entre juin et août dernier malgré les appels répétés de la communauté internationale pour leur report et les menaces de sanctions. Vu de loin, la crise qui sévit actuellement au Burundi ressemble à l’une de ces querelles électorales auxquelles l’Afrique est habituée : une opposition se dresse contre l’intention d’un président de rester aux affaires au-delà de ce que la décence politique et la légalité constitutionnelle autorisent. Mais vue de près, la crise burundaise est bien plus que cela. La crise électorale provoquée par la volonté du président d’effectuer un troisième mandat ramène le Burundi sur le chemin de la violence et résulte d’une volonté de déconstruire l’accord d’Arusha. Plus généralement, dans l’ambiance actuelle de pré-guérilla, la crise électorale questionne la durabilité des accords de paix qui organisent le partage du pouvoir comme système de résolution de conflit et interroge également la légitimité et la dangerosité de leur remise en cause.