Publié le 30/11/2015
Manifestation en Grèce

George TZOGOPOULOS

Cet essai a pour objet les relations gréco-allemandes contemporaines. Il met spécialement l’accent sur la période des gouvernements grecs de coalition entre SY.RIZ.A et les Grecs Indépendants en 2015. Il souligne plus particulièrement la dimension politique des négociations conduites par Athènes et Berlin au niveau de l’Union européenne. Il propose une exploration des erreurs et des opportunités qui ont marqué leurs relations bilatérales.

Le point de départ de l’essai est constitué d’une brève analyse de la tactique du bouc émissaire, utilisée par la classe politique grecque et la classe politique allemande dès l’éclatement de la crise grecque en octobre 2009 et jusqu’aux élections législatives de 2012, qui ont nourri un climat négatif dans les médias et le discours public. Il poursuit par l’analyse de la période de rapprochement qui a suivi en juin 2012 la formation d’un gouvernement d’union entre la Nouvelle Démocratie, le PA.SO.K et la Gauche démocratique. Il explique ensuite les raisons pour lesquelles le déficit de crédibilité de la Grèce a été relativement restauré.

Après avoir présenté la rhétorique anti-allemande du parti SY.RIZ.A avant les élections, le présent essai fait état des discussions dramatiques qui ont conduit à l’accord européen du 12 juillet 2015 (« l’Agreekment »), le gouvernement grec ayant échoué à changer l’approche allemande et européenne face à la crise et revenant à la réalité d’une manière anormale. Cette partie accorde une attention particulière au rôle des ministres des Finances Varoufakis et Schäuble, et à l’impact du référendum grec sur la relation personnelle entre le Premier ministre Tsipras et la Chancelière Merkel. L’essai mentionne les obstacles susceptibles de provoquer à nouveau des frictions bilatérales, notamment en ce qui concerne le caractère soutenable de la dette grecque. Pour finir, il met à l’ordre du jour des relations gréco-allemandes le défi considérable que pose la question des migrants, tout en montrant qu’il s’agit là d’une opportunité intéressante pour Athènes et Berlin comme matière à coopération constructive, et comme chance pour dépasser les malentendus précédents.

 

Ce contenu est disponible aussi en anglais : Greek-German Relations in Times of Crisis [1]

 

George Tzogopoulos est chercheur à la Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP) et au Centre International de Formation Européenne (CIFE). Il est également lecteur invité à l’Institut Européen de Nice. Il est aussi le fondateur du site chinaandgreece.com et éditorialiste au Global Times (Chine). Il est l’auteur des livres US Foreign Policy in the European Media : Framing the Rise and Fall of Neoconservatism (IB TAURIS) et The Greek Crisis in the Media (Ashgate).