Publié le 08/12/2015

Clélie NALLET

Le regard international porté sur le continent africain a profondément changé au cours des années 2010. Les images diffusées par la sphère médiatique ont glissé d’une Afrique inexorablement vouée à son triste sort (guerres, pauvreté), vers une Afrique résolument projetée vers l’avenir : un avenir réputé désirable et prometteur.

Les performances économiques actuelles permettent en effet un enrichissement relatif mais global de la population, et le nombre de ménages disposant d’un revenu discrétionnaire devrait augmenter de 50 % au cours des dix prochaines années pour atteindre 128 millions. La Banque africaine de développement (BAD) publie pour sa part un rapport qui annonce que 300 millions d’Africains appartiennent à la classe moyenne, soit une personne sur trois sur le continent[1]. Cette affirmation a créé un véritable engouement pour ces dénommées « classes moyennes africaines ». Elles sont devenues un incontournable des cabinets de conseil en investissement, magazines économiques, organisations internationales de développement, qui voient dans leur « émergence » les promesses d’un cercle vertueux de croissance et de développement.

 

 [1]. African Development Bank (AfDB), The Middle of the Pyramid: Dynamics of the Middle Class in Africa, avril 2011.