Publié le 20/01/2016

Lioubov BISSON

La politique migratoire de la Russie est entrée dans une nouvelle phase. Les modifications et les innovations apportées à la législation depuis 2010, ainsi que le « Concept de politique migratoire en Russie jusqu’en 2025 », adopté en juin 2012, témoignent du virage effectué en matière de gestion des flux migratoires.

Il s’agit désormais de maximiser les avantages économiques que peut apporter l’immigration de main-d’œuvre. L’introduction du système des licences et la simplification des formalités d’embauche de main d'œuvre étrangère hautement qualifiée sont incontestablement des facteurs positifs. Toutefois, le pays demeure faiblement attractif pour les travailleurs et les enseignants étrangers qualifiés.

L’économie russe a aujourd’hui essentiellement besoin d’une immigration de main-d’œuvre temporaire, aussi bien dans les secteurs de pointe liés à l’innovation que dans des domaines aussi variés que la construction, les services ou l’industrie manufacturière. Les pays de la Communauté des États indépendants (CEI), dont les ressortissants n’ont pas besoin de visa, constituent la source principale de main-d’œuvre étrangère en Russie. Dans les prochaines années, le système migratoire russe dépendra fortement de l’avancée de l’intégration eurasiatique et de l’état général de l’économie du pays.

Lioubov Bisson est chercheure au département d’études sur l’intégration européenne de l’Institut de l’Europe (Académie des sciences de Russie, IE RAN) à Moscou.