Publié le 09/02/2016

Sophie MERITET, Stéphanie MONJON

Durant les deux mandats de Barack Obama, la situation énergétique des Etats-Unis a connu de profonds bouleversements, non seulement du fait de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, mais aussi de l’essor des énergies renouvelables. Ces évolutions résultent d’actions politiques fortes, au niveau fédéral et des Etats, pour diminuer la dépendance énergétique du pays, ainsi que ses émissions de gaz à effet de serre.

Ainsi, dans le mix électrique américain d'origine renouvelable, la part combinée du solaire et de l'éolien a fortement augmenté : elle est maintenant supérieure à 20%, soit une part équivalente à celle des biocarburants. En dépit d'une progression spectaculaire au cours des cinq dernières années, les énergies renouvelables (hors hydroélectricité) occupent toujours une place modeste dans le mix électrique américain (7%). L’indépendance énergétique du pays a été un objectif clairement affiché pour ces politiques ; la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en a été un autre, conduisant à la mise en œuvre d’un large spectre de mesures visant l’ensemble des secteurs du pays.

Ces changements de l’offre énergétique du pays, ainsi que les actions prises dans les autres secteurs, ont abouti à un recul important des émissions de GES. Alors qu’entre 1990 et 2007 elles avaient progressé de façon quasi continue, elles enregistrent un recul important depuis. Les réductions les plus importantes ont été observées dans le secteur électrique et dans le secteur des transports. Cette évolution résulte d’une volonté politique au niveau à la fois fédéral et des États. Malgré l’échec de l’American Clean Energy and Security Act qui devait notamment introduire un système de permis d’émissions couvrant les émissions des centrales électriques en 2009, de nombreux États se sont engagés dans une action forte en faveur du climat à la fin des années 2000. Néanmoins, le contraste reste important entre États, que cela soit en matière de niveau d’émissions de GES, ou de politiques climatiques. Certains se sont engagés très tôt dans la lutte contre le changement climatique, en adoptant un objectif de réduction de leurs émissions de GES et en déployant des mesures dans l’ensemble des secteurs économiques. D’autres sont encore assez peu actifs sur la question climatique et se contentent généralement de programmes en faveur des énergies renouvelables.

Après sa réélection en 2012, le président Obama a adopté une stratégie différente de la précédente, en renonçant à proposer une nouvelle loi fédérale et en préférant utiliser son pouvoir exécutif sur ce dossier. En juin 2013, il annonce un Plan d’Action sur le Climat qui repose sur la législation existante et les prérogatives de l’Environmental Protection Agency (EPA). Les réductions les plus importantes sont attendues dans le secteur de l’énergie avec, d’une part, la baisse des émissions de CO2 des centrales électriques et, d’autre part, la réduction des émissions de méthane des infrastructures d’extraction et de transport du gaz naturel. Barack Obama a également repris place sur la scène internationale. Après avoir été en première ligne de la négociation de l’accord de Copenhague en 2009, l’administration Obama a été présente et moteur tout au long du processus de négociation qui a préparé la 21e Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Dans son héritage, le président Obama a néanmoins parfaitement conscience que son rêve « d’Amérique verte » doit cohabiter avec les ressources fossiles non conventionnelles. Sa nouvelle politique se divise donc entre cette recherche d’indépendance énergétique au travers de la production nationale d’hydrocarbures non conventionnels et d’énergies renouvelables, et la réduction de l’empreinte carbone de son pays.