Publié le 30/04/2016

Rémy HEMEZ, Aline LEBOEUF

En décembre 2013, la France lançait l'opération Sangaris en République centrafricaine. Avec quels résultats pour la stabilisation du pays et la protection des civils ?

En décembre 2013, la crise que traverse la République centrafricaine depuis dix ans dégénère en une guerre civile qui fait craindre des violences de masse sur des lignes communautaires. Afin de mettre fin au chaos, les Nations Unies mandatent la France pour conduire une intervention militaire, sa septième dans le pays depuis 1960. En tant que « bridging operation », Sangaris a pour objectif d’établir les conditions permettant de passer le relais aux missions de maintien de la paix de l’UE et de l’ONU, censées travailler à rétablir la sécurité sur le long terme. Deux ans après son lancement, le temps est venu d’évaluer l’efficacité militaire de Sangaris au regard des moyens limités qui lui avaient été alloués. L’opération a montré comment des adaptations tactiques et opératives pouvaient, jusqu’à un certain point, compenser le manque de ressources. Néanmoins, de tels ajustements ne sont pas sans risque et peuvent nuire à la durabilité des effets obtenus. La protection des civils est l’autre enjeu principal. Dans un contexte de moyens limités, « protéger, c’est choisir », c’est-à-dire faire face à des dilemmes de protection et de responsabilité dont les décideurs doivent être conscients avant de s’engager dans de telles missions.