Publié le 24/05/2016

Julia WANNINGER

La politique de l’Allemagne envers les Balkans de l’Ouest se caractérise par un engagement continu qui comprend pourtant plusieurs phases, à savoir la reconstruction, la stabilisation, la consolidation de l’État de droit et de l’économie du marché, enfin de member-state building.

Les pays des Balkans de l’Ouest jouent un rôle tout aussi central pour la politique étrangère allemande que pour la politique étrangère européenne. Le conflit du Kosovo en 1999 a confronté la classe politique allemande à un dilemme, « plus jamais la guerre » ou « plus jamais Auschwitz ». Les Balkans de l’Ouest rappellent en même temps à l’UE sa promesse de partage de paix, de prospérité et de solidarité avec ses voisins de l’Europe du Sud-Ouest. Le défi posé par le flux migratoire domine actuellement les relations bilatérales entre les Balkans de l’Ouest et l’Allemagne, mais la politique étrangère allemande se comprend avant tout comme une contribution à une politique d’élargissement engagée.

Depuis l’automne 2013, le gouvernement CDU/CSU et SPD a donné une nouvelle impulsion à la politique des Balkans de l’Ouest, par exemple en proposant en novembre 2014 une initiative germano-britannique pour la Bosnie-Herzégovine, et en août 2014, le sommet des Balkans. Dans les deux cas, le gouvernement allemand a misé sur des initiatives conjointes avec ses partenaires européens et sur le suivi de ces initiatives par d’autres États membres, ou par les institutions européennes. La France sera l’hôte de la prochaine édition du sommet des Balkans, qui aura lieu le 4 juillet 2016.

Les sommets annuels des Balkans devraient renforcer la confiance de la population des six pays de la région en leur avenir européen. Ils promeuvent également la coopération régionale et contribuent ainsi à ancrer les mécanismes de coordination et de coopération que de  futurs États membres de l’UE doivent acquérir. En même temps, ils pourraient détourner l’attention des élites politiques de la réforme, longue et difficile, de l’État de droit, vers d’autres projets réalisables à moyen terme. Quoi qu’il en soit, la France et l’Allemagne doivent poursuivre leur engagement afin que le soutien de l’UE aux réformes démocratiques et économiques dans les Balkans de l’Ouest ne faiblisse pas.

 

Julia Wanninger est chef de bureau et collaboratrice scientifique d’un député allemand au Parlement européen à Bruxelles.

 

Cet article est également disponible en allemand [1].