Publié le 10/10/2016

Vivien PERTUSOT, article publié sur revue-banque.fr

Considéré comme le mouton noir de l’Union européenne, celui qui dit « non, à moins que… », le Royaume-Uni était parvenu à garder un pied dehors. Quand il en sera sorti, il pourrait bien garder un pied dedans !

Dans un article du Financial Times en mai 2015, Malcolm Rifkind, ancien ministre des Affaires étrangères britannique, déclarait : « la distinction fondamentale n’est plus de savoir si vous êtes eurosceptique ou non, mais si vous souhaitez rester dans l’Union européenne ou pas ». Sir Malcolm évoquait la situation au sein des conservateurs, mais le nombre de pro-Européens – favorables à plus d’intégration européenne – était, déjà en 2015, réduit à une petite minorité. La campagne référendaire a d’ailleurs illustré l’évolution du débat outre-Manche sur l’UE : les partisans du maintien critiquaient le « Project Risk » des partisans de la sortie, tandis que ces derniers critiquaient le « Project Fear » des premiers. Bien rares auront été les arguments positifs sur l’Union européenne. David Cameron, en chef de file du « remain », a axé la campagne sur le choc économique qu’une sortie de l’Union représenterait sur les ménages et l’économie britanniques. La campagne du « leave » diffusait deux messages différents : Nigel Farage, désormais ancien leader du UK Independence Party, insistait sur le besoin de retrouver le contrôle des frontières ce que l’adhésion à l’UE ne permettait pas, tandis que le député conservateur Boris Johnson proposait un avenir économique prometteur en dehors de l’Union, grâce à une souveraineté retrouvée en matière de commerce international et de réglementation. Si les accents étaient sensiblement différents, le fil rouge était le même : le Royaume-Uni devait sortir de l’Union pour retrouver sa souveraineté perdue.

Vu de l’extérieur, la teneur du débat ne pouvait qu’être surprenante : les mensonges évidents et techniques de campagne douteuses des partisans de la sortie affrontaient les études économiques abstraites et les messages catastrophistes de leurs opposants. Le résultat est connu et il ne faut pas s’y méprendre : le Brexit aura lieu. Il ne prendra probablement pas la forme d’une rupture totale et ressemblera davantage à une sortie hybride de l’UE. Comment, alors, plus de 40 ans d’histoire commune vont influencer les négociations pour la sortie et pour la définition d’une relation future ? Un retour sur l’euroscepticisme britannique et sur les relations entre l’UE et le Royaume-Uni fournira des clefs d’analyse pour répondre à cette question.

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