Publié le 02/04/2017

Hans STARK, interviewé par Philippe Meyer dans l'émission L'Esprit public sur France Culture

Hans Stark intervient sur la situation de l’Allemagne alors que les élections pour le renouvellement du Bundestag auront lieu en septembre. Que sait-on aujourd’hui de l’installation d’un million de réfugiés ? Assiste-on à la résurgence du SPD après sa marginalisation résultant de l’impopularité des réformes Hartz engagées par Gerhard Schröder ? Comment anticiper l’avenir du couple franco-allemand ?

La chancelière Angela Merkel a annoncé sa candidature à un quatrième mandat après avoir été reconduite à la tête du parti de l’Union Chrétienne Démocrate (CDU) en décembre dernier. L’ancien président du Parlement européen Martin Schulz a été désigné le 19 mars président du SPD à l’unanimité et s’est positionné comme le principal concurrent d’Angela Merkel. Les sondages placent aujourd’hui ce nouveau venu sur la scène politique nationale au coude à coude avec la chancelière avec un peu plus de 30% des intentions de vote chacun.

Le parti populiste et anti-européen Alternative für Deutschland s’est affirmé comme la troisième force politique d’Allemagne devant les Verts et Die Linke avec 9% des intentions de vote. Cette formation a largement bénéficié du rejet par une partie de la population de la politique d’accueil des réfugiés mise en place en 2015. L’Allemagne en a accueilli 1.100.000 depuis deux ans, principalement originaires de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak. L’élection régionale organisée le 27 mars dans le Land de Sarre, observée comme un test avant les législatives de septembre, n’a cependant pas confirmé la dynamique en faveur du SPD et s’est soldée par une victoire de la CDU avec 40% des scrutins.

La popularité d’Angela Merkel après 11 ans au pouvoir résulte notamment de son bilan économique : le PIB de l’Allemagne a augmenté de 1,9% en 2016 (sa plus forte progression depuis 2011), porté par une croissance de 5,6% des exportations et la bonne santé du secteur de la construction, dynamisé par l’arrivé des réfugiés. Le pays compte cependant 12,5 millions de travailleurs pauvres, conséquence d’une politique d’extension de l’emploi précaire pour lutter contre le chômage qui touche aujourd’hui 5,9% de la population. L’adoption d’un salaire minimum au niveau fédéral en 2015 n’a pas encore produit les effets escomptés.

La stature internationale de la chancelière s’est également accrue face aux inquiétudes résultant de l’élection de Donald Trump, du Brexit et d’un accroissement des tensions avec la Russie. Angela Merkel s’est prononcée à plusieurs reprises pour le développement de relations internationales multilatérales et pour une Union européenne humaniste et forte, quitte à s’opposer parfois frontalement au nouveau président des États-Unis.

Hans Stark, que sait-on aujourd’hui de l’installation en Allemagne d’un million de réfugiés ? D’après vous, assiste-on à la résurgence du SPD après sa marginalisation résultant de l’impopularité des réformes engagées par Gerhard Schröder ? L’Allemagne s’impose-elle comme un contrepoids à l’expansion des politiques populistes à travers le monde ? Quel regard portez-vous sur l’accroissement des inégalités outre-Rhin ? Comment anticipez-vous l’avenir du couple franco-allemand dans ce contexte d’élections dans nos deux pays ?

Invités de l'émission :

  • Hans Stark [1] : Secrétaire général du Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa) à l'Ifri et professeur de civilisation allemande à la Sorbonne.
  • François Bujon de l'Estang : Ambassadeur de France
  • Nicole Gnesotto : présidente du conseil d'administration de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, professeur, titulaire de la chaire sur l’Union européenne au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)
  • Thierry Pech : directeur général de la fondation Terra Nova        

Ecouter le Podcast ici [2].