Publié le 20/07/2017

Olivier APPERT,  article paru dans les Echos dans la rubrique "idées & débats" p. 1-3

Dans la feuille de route écologique remise le 15 juin au Premier ministre, le ministre de la Transition écologique et solidaire propose « l'interdiction de tout nouveau projet d'exploration des hydrocarbures ». Le symbole est fort. Mais quels sont les bénéfices réels d'une telle mesure ? La seule explication donnée à ce projet est de s'affranchir des énergies fossiles. 

Mais cette interdiction d'explorer n'aura à l'évidence aucun impact sur la consommation nationale de pétrole et de gaz et ses émissions associées de gaz à effet de serre : celles-ci ne dépendent en aucun cas du niveau de production nationale, mais essentiellement de la population, de la richesse du pays, mais aussi des efforts faits en faveur de la maîtrise de l'énergie. En 2016, le pétrole et le gaz représentent respectivement 44 % et 20 % de la consommation d'énergie finale du pays. Malgré les mesures prises depuis de nombreuses années, la consommation de pétrole entre 2000 et 2016 n'a diminué que de 15 % et celle de gaz de 6 %. Ainsi, ces deux énergies contribueront encore pendant longtemps au bouquet énergétique français. Comme notre pays importe 99 % des hydrocarbures qu'il consomme, il s'ensuit un déficit chronique de notre balance commerciale. La facture énergétique a atteint 70 milliards d'euros en 2014. A titre de comparaison, nos exportations d'électricité ne se montent qu'à I à 2 milliards d'euros. Certes, la baisse des prix du pétrole depuis a réduit de moitié cette facture. Cependant, elle représente toujours un handicap majeur pour notre balance commerciale, les exportations de biens et services ne compensant pas ce déficit, contrairement au cas de l'Allemagne. Explorer puis produire des hydrocarbures en France permettrait de rééquilibrer notre balance commerciale et donc de renforcer la compétitivité de notre pays, en complément des efforts indispensables pour reduire notre consommation d'énergie.

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