Publié le 24/11/2017

Corentin BRUSTLEIN

Depuis quelques années un débat sur d’éventuels scénarios d’emploi limité d’armes nucléaires est réapparu aux États-Unis. Les pratiques russes d’intimidation nucléaire depuis 2014 et les tensions grandissantes sur la péninsule coréenne ont amené Washington à s’interroger sur sa propre capacité à dissuader, voire à répondre, à un tel recours limité aux armes nucléaires.

Puisant ses racines dans l’histoire de la guerre froide et de la dissuasion élargie, cette problématique a amené l’administration Obama à se confronter à de graves dilemmes entre le besoin de retenue lors d’une crise et le potentiel dévastateur des armes de destruction massives.

Après avoir initialement mis en avant un agenda favorable au désarmement nucléaire, l’administration Obama s’est donc paradoxalement trouvée contrainte de penser aux formes possibles de guerre nucléaire limitée, dans  un contexte de durcissement généralisé de sa posture. Le contexte international, l’état des forces nucléaires américaines et les préférences idéologiques et stratégiques de l’administration Trump semblent indiquer que cette réorientation se poursuivra, voire s’accélèrera, à l’avenir.