Publié le 30/11/2017

Barbara KUNZ, citée par Sabine Syfuss-Arnaud dans Challenges.

Ni les conservateurs d'Angela Merkel, ni les socio-démocrates de Martin Schulz ne voulaient gouverner à nouveau l'Allemagne ensemble . Pourtant, après l'échec des négociations avec les Verts et les libéraux, le président de la République a demandé aux deux grands partis de s'entendre. Ils se retrouvent ce soir pour tenter de négocier. 

[...] GroKo, comprenez " Grosse Koalition ", c'est à dire gouvernement de grande coalition, l'alliance entre le SPD et le camp conservateur d'Angela Merkel (CDU-CSU). Martin Schulz, candidat malheureux à la chancellerie, le sait : par deux fois déjà, son parti a tenté l'expérience (entre 2005 et 2009, et entre 2013 et 2017) et par deux fois, il s'est fait laminer par la chancelière, qui en a tiré tous les bénéfices électoraux. Ainsi, aux législatives du 24 septembre a-t-il obtenu le taux historiquement bas de 20,5% des voix ! Le soir même des résultats, Martin Schulz a d'ailleurs annoncé qu'il entamait une cure d'opposition. Du coup, aujourd'hui, le plus vieux parti d'Allemagne est divisé : ce week-end les jeunes SPD tenaient congrès et ont rejeté catégoriquement la GroKo. [...]

Martin Schulz n'a pas le choix

C'est pourquoi Martin Schulz hésite à se relancer dans l'aventure. Mais a-t-il vraiment le choix ? Après l'échec, le 20 novembre, des pourparlers pour former une coalition entre conservateurs, verts et libéraux, la solution GroKo est la seule, si l'Allemagne, éprise de stabilité, veut être dirigée par un gouvernement majoritaire.

Autorité morale du pays, le président de la république, Frank-Walter Steinmeier, a solennellement appelé les partis à " s'entendre ". La pression est d'autant plus forte que le chef de l'Etat, ancien ministre des affaires étrangères, est une des personnalités préférées des Allemands, et vient du SPD. Il a absolument repoussé la tenue d'élections anticipées, que la chancelière avait un temps envisagées. " De nouvelles législatives donneraient à peu près le même résultat que fin septembre, ou pire, analyse Barbara Kunz, chercheuse à l'Ifri, elles risqueraient d'entraîner une dispersion plus grande encore des partis et un renforcement des populistes de droite de l'AfD, qui est déjà arrivé 3è et a fait son entrée au Bundestag. "

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>> Lire l'article sur le site de Challenges [1]

>> Lire l'intégralité de l'article "Angela Merkel est prête à tenter un ultime rebond" dans Challenges N°544 du 30 novembre 2017, p. 48/49