Publié le 24/01/2018

Jenny HAYWARD-JONES

La Papouasie Nouvelle-Guinée (PNG) est l’un des pays les plus riches au monde en ressources naturelles, mais qui ne parvient toujours pas à s’engager sur une trajectoire de développement stable.

Les instabilités politiques qui ont bousculé la jeune démocratie pendant le quart de siècle qui a suivi son indépendance en 1975 appartiennent au passé, mais la corruption demeure quasiment endémique avec une forte concentration des pouvoirs entre les mains du gouvernement central, et notamment du Premier ministre Peter O’Neill, réélu en juin 2017. Sur le plan budgétaire, le gouvernement est en grandes difficultés depuis plusieurs années. Après une décennie de forte croissance du produit intérieur brut (PIB) (qui a atteint jusqu’à 13,3 pour cent en 2014), la chute des cours des matières premières, dont dépend en grande partie l’économie, a conduit à des réductions importantes des budgets de la santé et de l’éducation. Aussi le peu de progrès enregistré dans l’amélioration de la qualité de vie risque-t-il d’être anéanti.

Dans ce contexte déprimé, le pays accueillera le sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) à l'automne 2018. L’environnement international de la PNG demeure néanmoins calme, et les risques de sécurité proviennent plutôt de l’intérieur – niveaux élevés de la criminalité, trafic d’armes, violences contre les femmes et les enfants… Toutefois, l’émergence de la Chine, notamment avec de nouveaux investissements significatifs dans des infrastructures locales sous la bannière des Nouvelles routes de la soie, pose la question de l’influence chinoise sur le pays. En même temps, l’Australie demeure le partenaire stratégique et économique principal du pays, avec un niveau d’aide au développement significatif. Canberra continue d’entretenir des relations approfondies avec son voisin le plus proche et d’afficher une volonté forte de promotion de la stabilité en PNG, mais la controverse liée à la détention par l’Australie de demandeurs d’asile dans la province de Manus (PNG) fin 2017 a souligné les difficultés qui peuvent ternir la relation, notamment du fait de l’approche punitive de Canberra sur la question des demandeurs d’asile. Ainsi, le niveau de relations à entretenir avec la Chine sera certainement un sujet de réflexion pour les autorités de la Papouasie compte tenu des opportunités économiques, mais aussi de la volonté de Pékin de se faire payer en retour pour son soutien.

Ce contenu est disponible en anglais: Papua New Guinea: Continuing to Muddle Through [1]