Publié le 05/02/2018

Thomas GOMART

L’Union européenne (UE) a surtout conçu ses relations avec les États-Unis, la Chine et la Russie, de manière bilatérale. Or, de la déformation du triangle formé par ces trois puissances dépend, en partie, l’orientation future de la mondialisation. C’est pourquoi l’UE doit s’efforcer d’avoir une approche simultanée de ces trois pays, qui affaiblissent aujourd’hui le multilatéralisme.

Ensemble, la Chine, les États-Unis et la Russie représentent plus de 1,8 milliard de personnes, dont le revenu national brut cumulé s’élevait en 2015 à 41 710 milliards de dollars de parité de pouvoir d’achat. La population de l’Union européenne (UE) à 28 États membres compte 510 millions d’habitants, dont le revenu national se chiffrait, à la même date, à 19 618 milliards de dollars de parité de pouvoir d’achat. La part cumulée des États-Unis, de la Chine et de la Russie est estimée à plus de 35 % du commerce extérieur de l’UE. Dans ce triangle, la Russie constitue le segment économique le plus faible (8,5 % de l’ensemble), un segment qui devrait continuer à rétrécir au cours de la prochaine décennie. En revanche, elle dispose d’une influence politique, de capacités militaires et de leviers énergétiques qui pèsent sur l’UE, avec laquelle elle partage des frontières terrestres.