Publié le 28/02/2018

Sylvie CORNOT-GANDOLPHE

A peine arrivé au pouvoir, le nouveau Président de la Corée du Sud, Moon Jae-In, avait annoncé un véritable tournant énergétique, avec pour objectifs de réduire la dépendance au nucléaire et au charbon, et de promouvoir à la place les renouvelables et le gaz.

Cela aurait impliqué un revirement important par rapport aux  politiques précédentes, dans la mesure où le nucléaire et le charbon assuraient respectivement 40 et 30% de l'approvisionnement électrique de la Corée en 2016. L'enjeu était de répondre aux craintes relatives à la sûreté des installations nucléaires et à l'hostilité croissante de la population à l'égard du charbon et de son impact sur la qualité de l'air. De plus, la combustion du charbon est la principale source de gaz à effet de serre du pays. Ce problème devait être traité pour que la Corée puisse atteindre son objectif de réduction des émissions de 37% d'ici 2030, par rapport au scénario de référence projetant un niveau de 851 millions de tonnes équivalent CO2. La Corée du Sud va-t-elle vraiment s'engager sur un modèle de transition énergétique radical? Le nouveau gouvernement vient d'adopter son 8ème plan à long-terme pour l'approvisionnement et la demande d'électricité sur la période 2017-2031. Ce plan introduit des changements significatifs concernant la composition du bouquet électrique. Cependant, il est moins ambitieux qu'attendu, illustrant la difficulté à concilier hausse des renouvelables, baisse du nucléaire et du charbon, et maintien des tarifs d'électricité dans une fourchette de prix raisonnables. 

Ce document est disponible en anglais uniquement: South Korea's New Electricity Plan. Cosmetic Changes or a Breakthrough for the Climate?  [1]