Publié le 08/03/2018

Thierry VIRCOULON

L'immense République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à de multiples crises régionales dans l'Est (Tanganyika, Nord et Sud Kivu) et dans l'Ouest du pays (Kongo central, Kinshasa, Kasaï occidental et oriental) auxquelles se rajoute une crise électorale.

Au pouvoir depuis plus de 17 ans, Joseph Kabila, président de la RDC, est confronté à un désaveu général qui l’empêche de réviser la Constitution, étape pourtant nécessaire s’il veut formellement briguer un troisième mandat. Prisonnier de cette impasse, celui-ci s’accroche au pouvoir en instrumentalisant les nombreuses zones de tensions régionales qui déchirent les provinces de ce pays-continent.

Cette note s’attache à analyser les « points chauds » en RDC qui se manifestent depuis la fin constitutionnelle du régime en décembre 2016 et illustrent le glissement du pays dans la violence. Elle montre comment dans l’Est du pays (Tanganyika, Nord et Sud Kivu) et dans l’Ouest (Kongo central, Kinshasa, Kasaï occidental et oriental) ces crises sont des « crises-miroirs » provoquées par un régime plus à l’aise dans la gestion du chaos par la violence que dans la recherche de la stabilité et la construction de l’Etat.

Une stratégie de la tension inventée pour les mêmes raisons par Mobutu Sese Seko et qui l’avait mené à sa perte, permettant ainsi la prise du pouvoir de Laurent-Désiré Kabila… père de l’actuel président.