Publié le 22/04/2018
PARIS, FRANCE - JULY 13, 2017 : The President of United States of America Donald Trump with the french President Emmanuel Macron in press conference at the Elysee Palace

Laurence NARDON, citée par Marc Semo, Solenn de Royer et Gilles Paris pour Le Monde

Alors que tout les éloigne dans leurs convictions et leurs parcours, les deux présidents affichent une entente personnelle qu’ils mettront en scène pendant trois jours à partir de lundi.

La nuit est tombée depuis longtemps sur l’Elysée. Mais le premier étage du palais est resté éclairé. Dimanche 8 avril, Emmanuel Macron a convoqué sa garde rapprochée, dont son conseiller diplomatique, Philippe Etienne, et son chef d’état-major particulier, l’amiral Bernard Rogel, pour une réunion d’urgence dans son bureau. Les services de renseignement français ont fait état la veille de deux possibles attaques chimiques à Douma, en Syrie. Dans l’après-midi, Emmanuel Macron a demandé à la cellule diplomatique de l’Elysée d’organiser un appel téléphonique avec le président américain, Donald Trump.

La communication est établie peu avant minuit depuis la ligne sécurisée utilisée pour les appels classifiés. « Hello Donald, how have you been ? [“Bonsoir Donald, comment vas-tu ?”], commence M. Macron. – Emmaaanoueeel, what’s up ? [“Emmanuel, quoi de neuf ?”] », lance M. Trump, comme à l’accoutumée.

Pendant la semaine qui suit, MM. Macron et Trump se parleront tous les soirs, jusqu’aux frappes conjointes sur des sites liés au programme chimique de Damas, dans la nuit du 13 au 14 avril. « Dans la première partie de la semaine, Donald Trump était un peu dans l’exaltation, il a fait des tweets, il voulait réfléchir à plusieurs options, raconte un diplomate français. Puis, à partir du moment où l’opération a été décidée, il a compris qu’il fallait être beaucoup plus discret. Au téléphone, il est donc soudain devenu plus prudent, parlant par ellipses, presque de manière codée. Il y a toujours chez lui une part de théâtre. » Le président américain a été, ajoute cette source, pendant toute la durée de la crise, un partenaire d’une grande « fiabilité ».

Moment de vérité Aussi bien pour le locataire de l’Elysée que pour celui de la Maison Blanche, cette opération militaire a été un moment de vérité pour la relation, à la fois personnelle et politique, qui s’est nouée entre eux depuis un an.

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